Le Petit Analyste vous présente aujourd’hui le Master 246 de Dauphine, avec l’interview deux alumni et du directeur de la formation, Denis Burckel. Bonne lecture !
Salut et merci d’avoir accepté l’interview ! Quel est ton parcours ?
Clara : Après un baccalauréat scientifique, j’ai rejoint une classe préparatoire scientifique avant d’être admise à l’ESTP, une école d’ingénieurs spécialisée dans le BTP. J’ai effectué un double diplôme avec l’université de Birmingham, au Royaume-Uni. C’est à ce moment précis que j’ai décidé de me spécialiser dans le secteur de l’immobilier, avant de rejoindre le Master 246 à Dauphine. J’ai réalisé mon alternance chez un grand développeur international en logistique.
Medhi : Mon parcours est assez différent. En effet, après un baccalauréat économique et social, j’ai rejoint une classe préparatoire économique et commerciale avant d’intégrer Audencia. Je me suis ensuite spécialisé en finance d’entreprise. A la suite d’un échange à Lisbonne, je me suis découvert un intérêt pour l’immobilier. J’ai donc réalisé plusieurs stages dans le milieu, dont un chez un Big 4 dans l’audit de fonds de Private Equity Real Estate, un autre en Valuation puis un autre en Leveraged Finance dans une banque française. J’ai ensuite postulé au Master 246 car je souhaitais en apprendre plus sur les différents aspects de l’immobilier. L’approche holistique proposée par la formation m’a tout de suite intéressé. Pendant cette année de Master, j’ai eu l’opportunité de réaliser mon alternance dans une grande banque d’investissement internationale.
La candidature au Master 246 de Dauphine
Peut-on intégrer directement le Master 246 de Dauphine à la suite d’un Master 1 dans une autre université ?
Clara : Les places réservées aux étudiants de Dauphine sont limitées. Ils n’étaient par exemple que deux ou trois dans ma promotion. La très grande majorité des étudiants de la promotion viennent de formations extérieures et ont déjà un Master.
Medhi : Effectivement, je dirai qu’environ 90 % des étudiants ont déjà un Master. Seule une dizaine de personnes venant de Dauphine intègrent directement le Master 246. En termes de formation d’origine, je dirai que les deux tiers de la promotion viennent soit d’une école de commerce, soit d’une école d’ingénieurs. Le reste est composé d’étudiants venant d’IEP, de juristes ou même d’architectes.
Denis : L’un des critères de sélection est l’intérêt que porte le candidat au secteur. Cela doit se refléter au travers de ses expériences ou de sa formation. Nous souhaitons avant tout que les étudiants puissent être épanouis dans leur vie professionnelle. Quelle que soit sa formation d’origine, le candidat doit d’ailleurs démontrer une certaine appétence pour les chiffres et la finance. C’est la marque de fabrique du Master.
Que conseillez-vous de mettre en avant dans la lettre de motivation ?
Medhi : On ne s’attend pas à ce que les candidats sachent exactement le métier qu’ils souhaitent exercer plus tard. Mettez simplement en avant les raisons qui vous poussent à travailler dans l’immobilier et les expériences en lien avec votre projet professionnel.
Denis : On demande également de fournir un mémoire d’une dizaine de pages sur un sujet lié à l’immobilier. Il ne suffit pas de mettre en avant ses connaissances. Le candidat doit pouvoir prendre position en donnant un avis argumenté sur le sujet.
Comment se déroule l’entretien d’admission ?
Medhi : L’entretien se décompose en deux parties. L’étudiant présente d’abord son parcours et son projet professionnel. Le jury va ensuite poser des questions au candidat pendant une dizaine de minutes. L’idée est de le tester sur ses supposées faiblesses. Ils peuvent par exemple demander à un ingénieur d’expliquer certains concepts financiers ou juridiques.
Clara : C’est exactement ça. N’hésitez pas non plus à dire que vous ne savez pas la réponse si c’est le cas. Il vaut mieux être honnête qu’inventer une réponse qui risque d’être complètement hors-sujet.
Medhi : Ils ne cherchent pas forcément quelqu’un qui a réponse à tout. L’entretien permet au jury de comprendre la personnalité du candidat.
Denis : Il y a entre cinq et sept personnes dans le jury, ce qui peut être assez intimidant pour un candidat. Le jury peut également être composé d’anciens étudiants du Master ainsi que de DRH du monde de l’immobilier.
La promotion du Master 246 de Dauphine
Quid du profil des étudiants, en termes d’expérience professionnelle ?
Clara : Dans ma promotion, un tiers des étudiants avait déjà travaillé un an ou deux dans le secteur de l’immobilier, et les deux autres tiers avaient au moins un stage dans le domaine.
Medhi : Contrairement à celle de Clara, moins d’un tiers des étudiants de ma promotion avaient déjà travaillé avant. Ils ont toutefois tous au moins un stage dans le monde de l’immobilier. Toutes les expériences liées à l’immobilier sont d’ailleurs appréciées, que ce soit en fonds d’investissement, en banques d’affaires, en ingénierie ou encore en promotion immobilière.
Denis : L’année de césure est un véritable atout. Elle permet de renforcer votre CV tout en confirmant votre intérêt pour le secteur. Vous serez ainsi plus pertinent en entretien.
Vers quels métiers s’orientent généralement les étudiants du Master ?
Medhi : Dans ma promotion, la plupart des étudiants s’orientent en gestion d’actifs ou en investissement, que ce soit chez un assureur, une banque, un fonds de Private Equity ou en SCPI.
Clara : On peut également rajouter responsable de programme ou responsable de développement dans les débouchés principaux.
Denis : Généralement, une majorité d’étudiants s’oriente en gestion d’actifs ou en investissement. Cette proportion d’étudiants tend toutefois à se réduire depuis quelques années au profit de la promotion immobilière. Historiquement, le nombre d’étudiants finissant dans ce secteur pouvait varier du simple au double selon la conjoncture économique.
Certains étudiants se dirigent également vers les directions immobilières d’entreprise. L’expertise immobilière, qui avait beaucoup de succès il y a quelques années, est moins populaire maintenant. De nouveaux débouchés font également leur apparition, comme le conseil. Les grands cabinets comme PwC ou Deloitte recrutent désormais au sein du Master.
Medhi : Les débouchés offerts sont variés mais restent marqués par la formation d’origine. Par exemple, ma spécialisation en finance à Audencia m’a permis d’obtenir une alternance en banque d’investissement.
Quels sont les principaux événements – professionnels et extraprofessionnels – organisés au cours de l’année ?
Clara : L’association du Master, l’AMMI, anime la vie de la promotion. Chaque année, trois étudiants élus organisent les Foulées de l’Immobilier. C’est une course de cinq ou dix kilomètres rassemblant les professionnels du secteur. C’est l’événement phare du Master 246. L’AMMI organise également des conférences, comme les Lundis de l’Immobilier, au cours desquelles des professionnels interviennent sur divers sujets ou viennent simplement présenter leur métier.
Chaque année, une entreprise parraine la promotion et organise des événements comme les visites d’actifs, de chantiers, le dîner de Noël ou encore un voyage de fin d’année, pendant trois jours dans une grande ville européenne. En plus de ça, nous avons le traditionnel week-end d’intégration et nous nous voyons régulièrement après les cours le jeudi ou vendredi soir.
Medhi : Le second semestre comprend de nombreuses réunions avec les partenaires du Master. Des entreprises, comme Vinci ou PwC, viennent nous présenter les différents métiers, ce qui nous donne également la possibilité de rencontrer des professionnels. Un chasseur de tête spécialisé en immobilier à Paris avait également été invité. La formation est très connectée au monde professionnelle.
Comment décririez-vous le réseau des anciens du Master 246 ?
Clara : Le réseau est super ! Les anciens étudiants sont ouverts et n’hésitent pas à t’appeler si tu en as besoin. Nous avions cette année une visite de chantier organisé avec des anciens ainsi qu’une soirée à venir dans quelques semaines.
Medhi : Le Master a une vingtaine d’années. Les plus anciens commencent à avoir des postes à responsabilités.
Denis : La première promotion du Master 246 date de 2001. Il y a donc environ huit cents anciens étudiants. La plupart sont à Paris mais nous sommes aussi présents à l’étranger, comme au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou en Allemagne.
Comment trouvez-vous l’ambiance au sein de la promotion ?
Clara : L’ambiance est géniale. C’est une petite promotion et les étudiants ne se connaissent pas car la plupart ne viennent pas de Paris ou de Dauphine. Les gens cherchent donc à nouer des liens et rencontrer d’autres personnes. Vu que c’est notre dernière année d’études, il n’y a pas de compétition. Au contraire, il y a pas mal d’entraide, surtout pendant les périodes d’examens.
Medhi : Notre passion commune pour l’immobilier et la diversité des parcours rendent l’ambiance unique.
Denis : Effectivement, il n’y a pas de compétition. L’objectif est que tout le monde obtienne son diplôme à la fin de l’année. Tradition oblige, nous mettons toutefois en avant les trois premiers étudiants de la promotion.
Les cours
Comment sont organisés les cours ?
Clara : L’alternance se déroule sur un rythme de trois jours en entreprise et deux jours en cours, avec parfois des cours le samedi matin. Il n’y a pas de spécialisation au cours de l’année, tout le monde suit les mêmes cours. Le premier semestre est divisé en trois modules (droit, gestion de Projet et finance) tandis que le second semestre est composé de deux modules, à savoir finance et connaissance du secteur.
Les examens du premier semestre ont lieu de novembre à décembre au rythme d’un examen par semaine. Au second semestre, les examens sont soit des travaux de groupe soit des examens écrits.
Medhi : Nous devons rendre un mémoire en fin d’année, à rédiger par groupe de trois étudiants. Ce mémoire a pour thème un projet en collaboration avec une entreprise partenaire, sur un thème lié à l’immobilier. Depuis cette année, ce thème doit intégrer une problématique ESG.
Un mot sur les enseignants ?
Medhi : La majorité sont des professionnels. Cela permet de combiner à la fois la théorie et la pratique. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à partager leur retour d’expérience. Les intervenants sont de haut niveau. Nous avions par exemple un ancien cadre dirigeant de banque ou une Associée d’un cabinet d’avocats.
Clara : Effectivement, le corps des enseignants est très connecté au monde professionnel. Ils sont également ouverts, bienveillants et faciles d’accès.
Denis : Ils ont tout à fait raison ! Je tiens à rajouter qu’il y a une quarantaine d’intervenants, ce qui nous permet de couvrir de nombreuses matières. Nous souhaitons avoir le meilleur professionnel possible pour chaque sujet. Certains enseignants sont d’ailleurs des anciens du Master.
Comment trouvez-vous le rythme des cours ?
Clara : Cela peut faire peur au début de l’année. Le premier semestre est rude car il faut jongler entre le rythme de l’alternance et les journées de cours pouvant parfois finir assez tard. Le second semestre est toutefois plus léger. Je dirai que l’année est intense, même si cela n’empêche pas d’avoir une vie sociale.
Medhi : Je suis d’accord avec Clara. Je trouve que cela dépend plutôt de la période. Les mois de novembre et décembre sont assez compliqués car nous devons réviser les examens tout en travaillant trois jours en entreprise. Il faut donc bien s’organiser et tout se passera bien.
Clara : Effectivement, organisation est le maitre mot !
Le mot de la fin : recommandez-vous la formation ?
Clara : C’est une formation extrêmement complète te permettant de maitriser tous les sujets, aussi bien juridiques, financiers que techniques. Les cours sont concrets et les notions abordées peuvent être appliquées en entreprise. C’est également une formation réputée sur la place parisienne. Le Master 246 est une marque d’excellence aux yeux des recruteurs.
Medhi : Que dire de plus ? (Rires) Je conseille aux étudiants de s’ouvrir à tous les aspects de l’immobilier, même si cela ne vous plaît pas de prime abord. La formation demande un peu de travail mais cela vaut largement le coup. Vous êtes dans une sorte de cocon pendant une année. Profitez-en pour acquérir un maximum de connaissances et échanger avec les autres étudiants, également passionnés par l’immobilier. Vous tirerez ainsi le meilleur du Master.
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