Le Petit Analyste est parti à la rencontre de deux alumni et deux étudiantes du Master 222 de Dauphine. Excellente lecture !
Salut et merci d’avoir accepté l’interview ! Quels sont vos parcours ?
Chloé : Après un baccalauréat scientifique, j’ai rejoint une licence de mathématiques à la Sorbonne. Pendant mon cursus, j’ai eu la possibilité de suivre une option de gestion qui m’a permis de découvrir la finance de marché et d’entreprise. J’ai trouvé ça passionnant et cela m’a poussé à postuler au Master « Monnaie, Banque, Finance, Assurance » de l’université Panthéon-Assas, tout en suivant en parallèle un diplôme universitaire en Data Science. J’ai ensuite intégré le Master 222 sans effectuer d’année de césure. Je suis actuellement en alternance en tant qu’Assistante Sales Fixed Income dans une banque internationale.
Alice : Après le lycée, j’ai rejoint un DUT en « Gestion des Entreprises et Administrations », ou GEA, avant d’intégrer en troisième année une licence d’économie et gestion à l’université Savoie Mont Blanc, vers Annecy. J’ai rejoint un Master 1 en finance à la Toulouse School of Economics, ou TSE, avant d’effectuer une année de césure.
Le premier stage s’est déroulé en Private Equity, dans la filiale d’un grand groupe bancaire français. J’ai réalisé mon deuxième stage en tant qu’Assistante Gérant chez un Asset Manager. La deuxième année de Master à la TSE m’a permis de m’orienter en finance de marché avant de me spécialiser en gestion d’actifs en rejoignant le Master 222 de Dauphine. Mon alternance se déroule actuellement dans une équipe de gestion thématique Equity.
Joseph : Après un baccalauréat économique et social, j’ai fait une première année de classe préparatoire avant de rejoindre l’université Paris Nanterre pour y suivre d’abord une licence d’économie puis le Master « Monnaie, Banque, Finance, Assurance ». A la fin de la première année de Master, j’ai réalisé un premier stage en tant que chargé de recherche sur les problématiques ESG puis un second stage en tant qu’Assistant Gérant en Fixed Income.
J’ai intégré le Master 222 de Dauphine à la suite de cette année de césure. J’ai effectué mon alternance en tant qu’Analyste Equity spécialisé sur les actions européennes avant d’enchaîner avec un stage en tant qu’Assistant Gérant actions et fonds de fonds. Après ce dernier stage, j’ai décidé de prendre un peu de repos ! (Rires) J’ai commencé ma carrière en tant qu’Analyste Equity sur les actions américaines, à Paris.
Hocine : Je suis rentré en première année de médecine après un baccalauréat scientifique. Les cours ne m’ont pas intéressé et je me suis finalement orienté vers une licence d’économie et gestion à l’université de Cergy Pontoise avant d’intégrer Dauphine en troisième année de licence d’économie appliquée. J’ai ensuite suivi le Master 1 Finance à Dauphine en apprentissage avant de rejoindre le Master 222. J’ai effectué mon alternance en tant qu’Assistant Gérant Fixed Income avant de commencer ma carrière chez un gestionnaire d’actifs en tant qu’Assistant Gérant de portefeuille.
La candidature au Master 222 de Dauphine
Peut-on intégrer directement le Master 222 de Dauphine à la suite d’un Master 1 dans une autre université ?
Chloé : Les places réservées aux étudiants de Dauphine sont limitées. En effet, une promotion compte environ une dizaine d’étudiants de Dauphine pour une vingtaine d’externes. Vous n’avez donc pas beaucoup plus de chances d’intégrer la formation si vous venez de Dauphine. Par ailleurs, les recruteurs cherchent à diversifier les profils et n’hésitent pas à recruter des étudiants avec des parcours scientifiques ou possédant déjà un Master généraliste. Vous avez donc toutes vos chances si votre dossier est solide, même si vous n’étiez pas à Dauphine en licence ou en Master.
Alice : Je suis complètement d’accord. Il n’est pas nécessaire de faire toute sa scolarité à Dauphine pour être admis. Le jury cherche avant tout des étudiants avec des dossiers scolaires solides ou des expériences professionnelles pertinentes.
Joseph : Je suis d’accord même si je souhaiterai nuancer. Le fait qu’il y ait plus de places pour les étudiants externes ne veut pas dire que l’admission est une formalité. Cela reste une formation sélective et exigeante.
Comment se démarquer dans sa lettre de motivation ?
Un exercice d’introspection
Chloé : Ce n’est pas une lettre mais un essai de motivation, pouvant faire entre trois et quatre pages. J’ai joué la carte de l’honnêteté en précisant que je ne pensais pas faire de la finance à la sortie du lycée. Cela m’a permis d’expliquer mon parcours. Je pense qu’il est important d’assumer ses choix et de ne pas faire croire au jury que vous souhaitez travailler en gestion d’actifs depuis le lycée. N’hésitez pas non plus à mettre en avant l’alternance et la qualité des intervenants de la formation.
Alice : L’exercice est complexe car il nécessite un travail d’introspection. J’ai trouvé ça extrêmement intéressant. Parlez de vos expériences et de ce que vous en avez tiré, même si ce n’est pas directement lié à votre projet professionnel.
Un TOEIC ou TOEFL à fournir selon les situations
Joseph : Je suis d’accord avec tout ce qui a été dit. Je rajouterai également que selon votre parcours, vous devrez passer le TOEIC ou le TOEFL. Je n’ai pas eu à le présenter car j’ai la nationalité britannique.
Alice : J’ai également été dispensé de TOEIC car les cours de mon Master à la TSE était en anglais.
Comment se déroule l’entretien ?
Hocine : La tournure que prendra l’entretien dépendra de la façon dont le candidat présente son parcours et son projet professionnel. Je leur ai dit que je souhaitais travailler en Fixed Income car c’est une matière qui me plaisait. Ils m’ont donc évidemment posé des questions techniques pour s’assurer du sérieux de mon projet. A toi de voir où tu souhaites amener le jury.
Alice : L’entretien est propre à chacun. Une partie de mon entretien s’est par exemple déroulé en anglais. Mon jury était exclusivement composé de femmes et j’ai donc eu des questions à propos de la place de la femme dans l’univers de la gestion d’actifs. Elles voulaient bien sûr également s’assurer que la formation était en adéquation avec mon projet. Je n’ai toutefois pas eu de questions techniques.
Joseph : L’entretien que j’ai eu était classique. Je me suis présenté et on a souhaité connaître mes objectifs professionnels à court et moyen terme ainsi que le type de structure dans lequel je souhaitais faire mon alternance.
Chloé : Il y avait cinq membres du jury face à moi. Mon entretien n’était pas non plus technique car je ne les ai pas amenés sur ce terrain.
La promotion du Master 222 de Dauphine
Quel est le parcours des étudiants de la promotion ?
Chloé : Historiquement, la promotion était composée d’environ un tiers d’étudiants venant d’une formation en économie et gestion, un tiers venant d’une école de commerce et un tiers d’ingénieurs. Les étudiants venant de Dauphine n’ont d’ailleurs pas forcément une formation en finance. Certains ont étudié les mathématiques ou l’informatique avant d’intégrer le Master 222. Cette année, j’ai remarqué qu’il y avait plus d’ingénieurs et d’étudiants avec une formation en économie.
Hocine : Effectivement, cela dépend des années. Il y a une réelle volonté de l’administration de recruter des étudiants avec des profils variés, notamment ceux ayant un parcours scientifique. Cela permet de varier les débouchés de la formation puisque les ingénieurs peuvent par exemple s’orienter vers des postes en gestion quantitative ou en trading.
Joseph : Une excellente maitrise des mathématiques n’est toutefois pas un prérequis pour intégrer la formation. J’ai des exemples en tête d’étudiants moins à l’aise avec cette matière et qui ont pourtant été admis.
Chloé : Le jury cherche des profils différents, aussi bien en termes de formations que d’universités d’origine. En effet, la promotion est composée de nombreux étudiants venant d’universités moins connues que les universités parisiennes. Ce n’est pas un obstacle du moment que vous avez de bonnes notes ou des expériences professionnelles intéressantes.
Est-il recommandé d’avoir une expérience en gestion d’actifs pour intégrer la formation ?
Alice : Ce n’est pas un prérequis même si c’est bien sûr un atout dans votre dossier. Je connais des personnes sans expérience en finance et qui ont pourtant intégré la promotion.
Chloé : C’est mon cas ! (Rires) J’avais toutefois de très bonne notes et un diplôme universitaire en Data Science en plus de ma licence en mathématiques et de mon Master en finance. Cela a rassuré les membres du jury.
Vers quels métiers s’orientent généralement les étudiants du Master ?
Des structures et métiers variés …
Hocine : Les étudiants cherchent généralement des alternances en tant qu’Assistant Gérant ou Analyste Financier. Certains vont trouver un poste en tant que Sales dans une banque d’investissement. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’il n’est pas facile de trouver un poste en tant qu’Assistant Gérant à la sortie des études car ils sont en général occupés par des alternants ou des stagiaires.
Alice : Je suis plutôt d’accord avec toi. En termes d’institutions, on peut aussi bien travailler chez un gestionnaire d’actifs qu’en banque d’investissement ou en family office.
Chloé : Un même poste en alternance peut recouvrir des réalités différentes selon la structure dans laquelle tu travailles. Ton travail au quotidien sera différent selon la taille de l’équipe et l’institution.
… Mais pas toujours facile d’accès
Joseph : Comme Hocine l’a dit, les postes d’Assistant Gérant sont plutôt occupés par des stagiaires ou des alternants. Les offres de CDI ne sont donc pas courantes.
Chloé : Certaines structures ne souhaitent d’ailleurs pas convertir le stagiaire ou l’alternant en CDI. En plus de ça, l’administration du Master 222 ne vous donne pas la possibilité de faire un stage après l’alternance.
Joseph : L’alternance vous permet toutefois de toucher le chômage si vous ne trouvez pas un travail directement à la sortie du Master. Vous pouvez ainsi prendre votre temps pour trouver le métier de vos rêves. Ne vous inquiétez pas, tous les étudiants finissent par trouver chaussure à leur pieds.
Quels sont les principaux événements organisés au cours de l’année ?
Chloé : Nous sommes rapidement responsabilisés car nous devons organiser tous les événements. Nous nous occupons par exemple de la conférence annuelle ainsi que du voyage à Londres. Nous devons donc penser au contenu, contacter les entreprises ainsi que les anciens du Master, réserver les logements si nécessaire, etc. C’est génial car nous développons ainsi notre réseau professionnel. Les étudiants publient également régulièrement une newsletter résumant les mouvements et événements importants sur les marchés financiers.
Alice : Cette approche est très gratifiante car cela nous oblige à sortir de notre zone de confort et de nous rapprocher à la fois des alumni et des autres étudiants de la promotion.
Chloé : Le seul bémol est que les contacts ne se transmettent pas forcément d’une année à l’autre, hormis ceux des entreprises partenaires du Master.
Comment décririez-vous le réseau des anciens du Master 222 ?
Joseph : La formation est reconnue dans le secteur de la gestion d’actifs à Paris. Là où je travaille, trois personnes ont fait leurs études à Dauphine, dont deux issues du Master 222. La personne que j’ai remplacée venait également de cette formation. Nous sommes bien représentés.
Chloé : Les anciens ont toujours été réactifs quand je les ai contactés. Si je prends l’exemple de l’afterwork à Londres, même ceux qui n’ont pas pu venir m’ont répondu. C’est très appréciable.
Alice : Je tiens d’ailleurs à rajouter que généralement, lorsqu’un étudiant du Master est en alternance dans une équipe, le maître d’apprentissage va recruter un étudiant de la promotion suivante pour le remplacer.
Comment trouvez-vous l’ambiance au sein de la promotion ?
Chloé : C’est une de mes meilleures années d’études. La plupart des étudiants de la promotion ne viennent pas de Paris et arrivent donc en septembre avec un cercle social assez restreint. Ceux dans cette situation cherchent ainsi à nouer des liens et sont plus enclins à participer aux différents événements, comme le week-end d’intégration. Cela facilite la cohésion.
Joseph : Complètement d’accord. La majeure partie de mon année s’est déroulée en distanciel à cause du COVID. Nous avons quand même réussi à instaurer une bonne ambiance au sein de la promotion et nous nous sentions proches malgré la distance. Il y a bien sûr des groupes qui se forment selon les affinités mais personne n’est à l’écart.
Les cours
Comment sont organisés les cours ?
Joseph : Il n’y a pas de spécialité ou d’options au sein du programme. Nous suivons tous les mêmes cours.
Un mot sur les enseignants ?
Joseph : La grande majorité des enseignants sont des professionnels du secteur.
Alice : Ils ont d’ailleurs en général beaucoup d’expérience et de beaux postes au sein de leurs entreprises respectives. Cela confère au Master 222 une certaine aura dans le milieu.
Comment trouvez-vous le rythme des cours ?
Hocine : Tout dépend de ton parcours. Je connaissais déjà une partie des notions abordées en cours. La charge de travail était donc limitée, à l’exception du cours « Méthodes Quantitatives » qui traitait en partie du calcul stochastique et qui a nécessité plus de boulot.
Chloé : Je trouve que le plus compliqué n’est pas le contenu des cours mais le rythme imposé par l’alternance. Avec trois jours en entreprise, nous ne pouvons avoir qu’un ou deux examens par semaine. Les périodes de partiels peuvent donc durer plusieurs semaines. C’est très intense car après les trois jours en entreprise, tu dois passer l’examen puis réviser pendant le week-end pour le prochain partiel.
Joseph : Je suis d’accord avec toi, même si cela ne veut pas dire que les cours sont faciles à valider. Il faut travailler sérieusement. Notre vision est biaisée car les étudiants admis ont de facto un bon niveau scolaire et certains connaissent déjà les notions vues en cours.
Chloé : Une partie des cours est d’ailleurs en anglais. C’est un avantage car vous retrouvez ainsi des termes que vous utilisez au quotidien dans votre vie professionnelle. C’est très formateur.
Le mot de la fin : comment trouvez-vous la formation ?
Hocine : La formation est excellente si tu souhaites travailler en gestion d’actifs. J’ai senti que j’étais bien préparé au monde du travail car les cours ne sont pas déconnectés du quotidien des professionnels de l’Asset Management. Les recruteurs ont également confiance dans les capacités des étudiants sortant de cette formation. Ils savent qu’ils sont dotés de solides connaissances ainsi que d’un certain esprit d’analyse.
Joseph : J’ai beaucoup aimé le Master et je le recommanderai particulièrement pour le cours « Fonds du Master », dans lequel tu gères un fonds fictif. C’est un très bon entrainement si tu le fais sérieusement. Les compétences que tu acquières sont transposables dans le monde professionnel.
Chloé : Je le recommande à 100 %. Les cours sont techniques et l’alternance te permet de combiner la théorie et la pratique. L’ambiance au sein de la promotion est excellente et la diversité des parcours rend les échanges entre les étudiants intéressants. Dernier point, les enseignants sont des professionnels pour la grande majorité et n’hésitent pas à te donner des conseils pour réussir au mieux ta carrière.
Alice : Tout a été dit ! C’est mon deuxième Master et je ne regrette absolument pas. La formation m’a apporté à la fois les connaissances théoriques et pratique grâce à l’alternance.
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