Le Petit Analyste est parti à la rencontre de trois étudiants et alumni du Magistère Finance de la Sorbonne ; Charlotte, Louis et Julien. Excellente lecture !
Salut et merci d’avoir accepté l’interview ! Quel est ton parcours ?
Charlotte : Je suis très contente d’être avec vous ce soir ! Après un baccalauréat scientifique, j’ai intégré une licence de gestion à la Sorbonne avant de rejoindre le Magistère Finance à la fin de la deuxième année. Je suis actuellement en deuxième année du Magistère, et en Master 1 « Ingénierie financière ». Pendant le Magistère, j’ai effectué un stage dans une petite boutique de M&A. Je suis également présidente du BDE.
Julien : Après un baccalauréat scientifique options mathématiques, j’ai rejoint les bancs de la Sorbonne en économie. A l’instar de Charlotte, j’ai été admis au Magistère à la fin de la deuxième année de licence. J’ai effectué la dernière année en double-diplôme avec le Master « Finance de Marché et Gestion des Risques », anciennement connu sous le nom de DEA Poncet. Mon année de césure a eu lieu dans la salle des marchés d’une grande banque française. Je suis actuellement intraday trader en énergie dans un hedge fund à Berlin.
Louis : Le début de ma scolarité ressemble beaucoup à celui de Julien. Après un baccalauréat scientifique, j’ai intégré une licence d’économie à la Sorbonne. Je me suis rapidement rendu compte que je voulais suivre une formation proposant des cours plus concrets. C’est pour ça que j’ai décidé de postuler au Magistère Finance de la Sorbonne.
Je me suis orienté vers une carrière en finance d’entreprise et j’ai réalisé ma dernière année en double-diplôme avec le MSc in Finance de l’ESCP. J’ai eu l’opportunité de réaliser plusieurs stages dans des domaines et des structures assez variés : gestion d’actifs, DCM, Coverage, M&A corporate ainsi qu’en M&A dans une banque italienne puis dans une Elite Boutique à Paris.
La candidature au Magistère Finance de la Sorbonne
Quelles sont les différences entre le Magistère Finance de la Sorbonne et les autres formations en finance ?
Louis : C’est un cursus qui s’étale sur trois années, de la licence 3 au Master 2. Les promotions sont petites, une trentaine d’étudiants, ce qui permet de profiter d’une très grande proximité avec les enseignants. L’un des grands avantages du Magistère Finance de la Sorbonne est de pouvoir effectuer la dernière année chez une des institutions partenaires de la formation.
Julien : On peut citer par exemple nos partenariats avec l’ESCP, l’université Bocconi en Italie, l’université de Maastricht au Pays-Bas ou encore l’université de New York, aux Etats-Unis. Ce sont toutes des formations reconnues au niveau mondial et les grandes banques d’investissement y recrutent chaque année leurs étudiants. Ces partenariats sont une véritable force.
Charlotte : Je rajouterai que le Magistère en Finance de la Sorbonne est une formation sélective et intensive. La taille restreinte des promotions permet également de maintenir un lien fort à la fois entre les différents promotions mais également avec les alumni.
De quoi se compose le dossier de candidature ?
Charlotte : Il faut fournir un CV, une lettre de motivation, les notes depuis le baccalauréat et éventuellement des lettre de recommandation. L’ancien directeur était Philippe Raimbourg, une icône du monde académique. Yannick Malvergne a repris les rênes de la formation depuis 2020.
Est-il nécessaire d’avoir un projet professionnel bien défini ?
Charlotte : Il n’est pas nécessaire d’avoir un projet professionnel bien défini. Il faut toutefois montrer son intérêt pour la finance. Vous pouvez bien sûr donner quelques exemples de métier qui peuvent vous intéresser mais le jury n’attend pas de vous un plan de carrière sur cinq ans ! (Rires) Il faut également savoir si l’on est plus attiré par la finance de marché ou la finance d’entreprise. Le Magistère couvre les deux domaines et vous laisse le temps de vous spécialiser. Rien ne vous empêche de changer d’avis pendant votre scolarité.
Louis : Je suis tout à fait d’accord. Il ne faut pas non plus se tromper sur les débouchés de la formation. Quelqu’un de passionné par les mathématiques et les statistiques et souhaitant devenir Quant devrait plutôt s’orienter vers un autre cursus, comme le Laure Elie ou El Karoui.
Est-il recommandé d’avoir une expérience professionnelle pour intégrer la formation ?
Julien : C’est difficile d’avoir une expérience pertinente en finance à la fin de la deuxième année de licence. Nous n’avons pas beaucoup de compétences et nos connaissances sont surtout théoriques. L’expérience professionnelle n’est donc pas le critère principal de sélection, même si une ligne sur le CV est toujours la bienvenue.
Louis : Pour l’anecdote, j’avais fait un job d’été en tant que conseiller d’accueil dans une banque. J’ai expliqué au jury que j’ai découvert le monde de la finance grâce à cette expérience. Ils m’ont rapidement recadré en me disant que cela n’avait pas grand-chose à voir avec les cours ou les débouchés proposés par la formation ! (Rires) Ne vous mettez donc pas trop la pression.
Charlotte : Tout à fait. Ce n’est pas un prérequis, même si toutes les expériences professionnelles sont bonnes à prendre. Le plus important est d’avoir de bonnes notes et de solides bases en mathématiques, statistiques et probabilités. Vous devez être à l’aise avec ces matières car nous travaillons sur des modèles financiers reposant dessus.
Comment se déroule l’entretien ?
Charlotte : L’entretien dure environ quinze minutes. C’est rapide, il faut donc être percutant et concis. C’est surtout un oral de motivation. Il faudra expliquer les raisons qui vous poussent à choisir cette formation et pourquoi vous êtes un bon candidat. Il arrive également d’avoir des questions techniques liées aux cours que vous avez suivis.
La promotion
Quel est le profil des étudiants du Magistère Finance de la Sorbonne ?
Julien : Les candidats admis ont tous de bons dossiers scolaires et environ 70 % viennent de la Sorbonne, que ce soit d’une licence d’économie ou de gestion. Une part non négligeable des étudiants viennent des classes préparatoires ENS Cachan. Pour finir, certains viennent d’une licence de mathématiques mais ils restent minoritaires.
Charlotte : C’est également ce que j’observe. Dans ma promotion, environ 60 % des étudiants vient d’une licence d’économie ou de gestion. Les autres viennent des classes préparatoires ENS Cachan ou d’une licence MIASHS.
Louis : La formation n’est pas réservée qu’aux étudiants parisiens: effectivement, un nombre non négligeable d’étudiants de ma promotion viennent d’Aix-Marseille, Strasbourg, Rennes ou encore Dijon. Elle attire donc chaque année des bons éléments souhaitant une formation exigeante et professionnalisante.
Vers quels métiers s’orientent généralement les étudiants ?
Louis : La majorité de la promotion s’oriente vers la finance d’entreprise. On peut par exemple citer le Transaction Services, l’ECM, le DCM, le M&A voire le Private Equity. Une minorité d’étudiants vont travailler en finance de marché ou en gestion d’actifs.
Julien : Je dirai qu’environ 80 % des étudiants se destinent aux métiers de la finance d’entreprise. Cela s’explique aussi par l’évolution du secteur. Beaucoup de métiers en finance de marché deviennent de plus en plus techniques. Il faut savoir coder ou avoir étudié de manière approfondie les mathématiques, les statistiques ou encore la physique. Certains Quant ont par exemple des doctorats dans ces domaines. Ce n’est pas la finalité du Magistère.
Charlotte : Je rajouterai également que de plus en plus d’étudiants s’orientent vers des métiers prenant en compte des problématiques nouvelles, comme le développement durable ou la transition énergétique. Ces étudiants vont par exemple travailler dans des fonds impacts.
Quels sont les événements importants organisés au cours de l’année ?
Charlotte : Nous commençons l’année par le week-end d’intégration réunissant plusieurs promotions et permettant aux étudiants de se rencontrer dans un cadre plus informel. Toujours dans le même esprit, nous avons régulièrement des afterworks. Les anciens viennent pour partager leur retour d’expérience à la fin de leur stage ou de leur césure. Nous organisons également un voyage à Londres pour rencontrer les alumni de l’autre côté de la Manche et visiter les grandes banques anglo-saxonnes.
Louis : Le Magistère de la Sorbonne bénéficie également de partenariats privilégiés avec Deloitte, l’AMF et BNP Paribas notamment. Nous avons organisé une conférence avec Euronext l’année dernière. Nous essayons de faire intervenir des alumni pour qu’ils partagent leur parcours et leur expérience. Nous organisons également avec les enseignants des business games en collaboration avec des cabinets d’audit ou des cabinets d’évaluation selon le thème. Ces événements rythment la vie étudiante et permettent d’avoir déjà un pied dans le monde professionnel.
Comment trouves-tu l’ambiance au sein de la promotion ?
Julien : Nous sommes très souvent ensemble et nous passons de très bons moments pendant ces trois années. Nous nous voyons également après les cours. Il n’y a pas de compétition, nous nous entraidons pour avoir le meilleur stage possible. C’est génial de bien s’entendre avec des personnes qui seront potentiellement nos collègues à la sortie du Magistère ou dans quelques années.
Louis : La petite taille des promotions, les différents événements organisés par l’administration et le BDE ainsi que les travaux de groupe facilitent réellement le rapprochement entre les étudiants.
Charlotte : Effectivement, l’ambiance est très bonne. Il y a un vrai esprit d’entraide au sein des promotions et ça aide en amont d’entretiens par exemple, pour bien se préparer. Pour sortir du cadre scolaire, je dirais que le magistère permet de nouer des amitiés pour la vie !
Sens-tu que les alumni sont accessibles ?
Julien : Les alumni sont plutôt réactifs et accessibles. Ceux que j’ai contactés m’ont souvent répondu et aidé.
Louis : Comme nous le disions avant, les promotions sont petites et les étudiants solidaires. Il y a un véritable sentiment d’appartenance. Les alumni sont donc ravis de nous aider ou de participer aux événements que nous organisons.
Charlotte : Il y a une véritable entraide intergénérationnelle. Le BDE a créé un annuaire et nous attribuons un mentor au première année pour les aider à faire murir leur projet.
Les cours du Magistère Finance de la Sorbonne
Comment sont organisés les cours ?
Charlotte : Il y a des cours spécifiques au Magistère couvrant un large spectre de la finance de marché et d’entreprise. Ce socle commun est très quantitatif, avec pas mal de statistiques et de probabilités. Le Magistère propose aussi des cours de spécialisation en finance d’entreprise ou en finance de marché. En parallèle, nous avons des business cases à chaque semestre avec les cabinets de conseil, comme Grant Thornton et KPMG. C’est l’occasion d’appliquer les enseignements théoriques de la formation et de se confronter aux attentes du monde professionnel.
Louis : La première année est une année de remise à niveau. Nous apprenons les bases de la comptabilité, du droit, des mathématiques et des statistiques. La spécialisation commence en deuxième année. La troisième année permet d’approfondir cette spécialisation grâce aux partenariats avec les autres institutions.
Louis : Je tiens à préciser que les professeurs sont issus à la fois du monde académique et du monde professionnel. J’ai par exemple adoré le cours de stratégie et de valorisation d’entreprise, dispensé par un professionnel travaillant dans un cabinet d’évaluation et enseignant aussi à Sciences Po et à l’ESCP. Cela te permet d’avoir de bonnes base en finance d’entreprise dès la troisième année de licence. C’est très rare d’avoir un contenu de cette qualité aussi tôt dans son parcours. Ça a d’ailleurs été déterminant pour décrocher mon offre de stage à la fin de la première année du Magistère.
Comment trouves-tu le rythme des cours ?
Louis : Nous avons environ 25 heures de cours par semaine. Même s’il y a du travail à côté, cela te laisse le temps d’avoir des activités extrascolaires. Le rythme des journées est toutefois variable. Il arrive de finir vers 21 h ou 22 h ou de n’avoir cours que la matinée.
Charlotte : Effectivement, les journées peuvent être intenses et les cours sont variés. Tu as toutefois le temps d’avoir des activités extrascolaires et de développer ton projet professionnel.
Comment trouvez-vous la formation ? Etes-vous satisfaits de l’expérience ?
Julien : La formation m’a permis de trouver rapidement un métier qui me plait. Elle couvre aussi bien la finance d’entreprise que la finance de marché, ce qui permet de se spécialiser pendant les trois années. Les cours sont d’un très bon niveau théorique et les enseignants professionnels font de la formation un excellent tremplin vers le monde du travail. En plus de ça, l’ambiance est géniale et tu te fais d’excellents potes qui peuvent devenir plus tard des collègues.
Louis : Je suis d’accord avec Julien. Si c’était à refaire, je le referai. J’en suis extrêmement satisfait.
Charlotte : Je suis du même avis ! C’est une formation qui couvre différents aspects de la finance et fait le lien entre les connaissances théoriques et le monde professionnel.
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