Après le Master 203, on vous présente le Master 225 de Dauphine. Excellente lecture !
Salut et merci d’avoir accepté l’interview ! Quel est ton parcours ?
Après un baccalauréat scientifique, j’ai intégré Dauphine en licence économie – gestion. J’ai ensuite fait mon Master 1, toujours à Dauphine, suivi d’une année de césure durant laquelle j’ai effectué un stage en M&A et un stage en Private Equity. Je suis maintenant dans le Master 225 de Dauphine.
La candidature au Master 225 de Dauphine
Quelles sont les différences entre le Master 225 et les autres formations en finance de Dauphine ?
Le Master 225 prépare aux métiers de la banque d’affaires, en particulier dans le domaine du M&A, ainsi qu’au Transaction Services. En dehors du Master 225, les formations les plus reconnues sont le Master 224 (Banque & Finance) et le Master 270 (Management Financier de l’Entreprise).
Comme son nom l’indique, le Master 224 est davantage orienté vers le secteur bancaire, en mettant l’accent sur les fintechs et les innovations dans le monde bancaire. Le Master 270, quant à lui, traite de sujets plus opérationnels, liés à la gestion financière quotidienne d’une entreprise.
Peut-on intégrer directement le Master 225 de Dauphine à la suite d’un Master 1 dans une autre université ?
Du Master 1 au Master 225
Il est important de noter que le Master 1 à Dauphine est commun à tous les étudiants en finance. La sélection pour le Master 225 a lieu au mois de janvier de votre année de césure. Le jury examine vos notes de Master 1, vos expériences professionnelles et extra-professionnelles, ainsi que votre projet professionnel. Il est également nécessaire de rédiger un mémoire. Le dossier d’admission est similaire pour ceux qui souhaitent intégrer le Master 225 directement depuis l’extérieur.
Personnellement, je n’ai pas passé d’entretien pour entrer en Master 1, car je venais de la licence de Dauphine. D’après ce que j’ai entendu, les questions portent sur votre formation d’origine et sont plutôt théoriques, loin des attentes d’un entretien en M&A ou en Transaction Services. Par exemple, on peut vous demander de discuter de la théorie de l’efficience d’Eugène Fama.
Statistiques
Pour donner un ordre de grandeur, sur une promotion de quarante étudiants, environ trente-cinq proviennent du Master 1 en finance de Dauphine, trois ou quatre ont fait le Master 1 en économie, toujours à Dauphine, et un ou deux étudiants viennent d’autres universités ou écoles. Les chances d’intégrer directement le Master 225 sont donc très faibles si l’on postule sans passer par le Master 1.
Je vous conseille donc fortement de postuler au Master 1 en finance.
Justement, quel est le parcours des étudiants intégrant directement le Master 1 en finance ?
Licence
Parmi les deux cents étudiants du Master 1, cent cinquante proviennent de la licence de gestion de Dauphine. Les profils des cinquante étudiants externes sont relativement variés. Certains ont effectué un IUT avant de poursuivre avec une licence d’économie-gestion, tandis que d’autres ont passé trois années en économie-gestion ou en mathématiques. Dans l’ensemble, les formations de base sont tout de même liées, même de manière indirecte, à la finance.
Expériences professionnelles
Pour intégrer le Master 1, je vous conseille d’avoir une expérience en audit ou dans un domaine lié à la finance. Par exemple, un ami a créé un journal à sa faculté traitant de sujets économiques et financiers. Vous pouvez également suivre des MOOC sur la banque d’affaires ou la finance d’entreprise. Il n’est pas indispensable d’avoir un stage en M&A chez Goldman Sachs ou Rothschild, mais vos expériences doivent montrer un véritable intérêt pour le monde de la finance. N’hésitez pas à échanger avec des étudiants ou des anciens élèves de la formation.
Faut-il fournir des lettres de recommandation ?
Vous pouvez également fournir des lettres de recommandation si vous le souhaitez. Avoir des lettres d’anciens élèves du Master peut être un atout pour intégrer le Master 225.
Y a-t-il un test de gestion, type GMAT ou TAGE-MAGE, ou un test d’anglais à présenter ?
Ce n’est pas obligatoire, même si vous avez la possibilité de fournir votre score à un test d’anglais.
La promotion du Master 225 de Dauphine
Vers quels métiers s’orientent généralement les étudiants du Master ?
Bien que le M&A demeure le métier phare, de plus en plus d’étudiants se dirigent vers le Transaction Services, notamment chez Deloitte ou 8 Advisory, ainsi que vers des fonds de Private Equity ou de Venture Capital, tels qu’Astorg Partners ou Entrepreneur Invest. Les étudiants qui choisissent de s’orienter vers le M&A peuvent intégrer aussi bien des équipes small-cap que large-cap, ou réaliser des stages d’été à Londres.
Sens-tu que les alumni sont accessibles ?
Alumni connus
Le Master 225 a été fondé par Maurice Nussenbaum il y a quarante ans. Il est désormais co-directeur de la formation et dirigeant de Sorgem Evaluation, une entreprise bien reconnue dans le secteur. Parmi les autres alumni célèbres, on peut citer Guillaume Jacqueau, président d’Equistone, ainsi que Laurent Camilli, fondateur de Clearwater International et parrain de la promotion actuelle. À noter que le parrain de la promotion précédente était Anthony Bénichou, associé-gérant chez Rothschild.
Alumni et événements
Les alumni sont très accessibles. Cette année, nous avons organisé une trentaine de rencontres avec des entreprises, principalement grâce à nos contacts avec les anciens. Ce réseau nous permet d’atteindre facilement des professionnels. En 2021, nous avons également organisé notre conférence annuelle sur le thème du Private Equity, avec des invités tels que Matthieu Pigasse et Hélène Bourbouloux. C’est grâce au réseau du Master 225 de Dauphine que nous avons pu accueillir des personnalités de renom. Vous pouvez d’ailleurs visionner la conférence à cette adresse.
Nous souhaitons désormais développer notre réseau à Londres. Nous avons par exemple rencontré des banquiers de Greenhill, dont un ancien élève du Master. Le nom de la formation est bien connu, tant à Paris qu’à Londres, ce qui nous ouvre les portes des plus grandes institutions.
Justement, tu as rapidement évoqué la conférence annuelle. Quels autres événement avez-vous organisé ?
En plus de la conférence annuelle, nous avons eu l’opportunité de rencontrer Fabrice Grinda, ancien élève de l’université de Princeton et désigné entrepreneur de l’année par Forbes en 2017. Nous avons également organisé des événements avec des institutions telles que Rothschild, 8 Advisory, BNP Paribas et Accuracy. Au total, plus d’une dizaine d’événements sont programmés tout au long de l’année.
Peux-tu nous dire quelques mots sur l’association du Master 225 de Dauphine ?
L’association regroupe tous les étudiants de la formation et chacun peut s’impliquer selon ses intérêts. Elle est organisée en plusieurs pôles : alumni, relations entreprises et intervenants, sponsors, communication, conférences, ainsi que ski et événements internes. Nous avons également mis en place un pôle « innovation pédagogique » pour réfléchir ensemble aux matières que nous souhaiterions ajouter au curriculum.
En ce qui concerne les événements extra-professionnels, nous avons plusieurs week-ends organisés au cours de l’année, ainsi qu’une semaine au ski. Nous planifions également des afterworks avec les anciens environ une fois par mois. C’est similaire à ce qu’on trouve dans une école de commerce, mais je trouve que le nombre réduit d’étudiants permet de tisser des liens plus facilement.
Comment trouves-tu l’ambiance au sein de la promotion ?
La promotion est très soudée, car nous communiquons quotidiennement. La pandémie n’a pas entravé la création de liens au sein de notre promotion ; certains d’entre nous sont même partis en vacances ensemble ! Nous avons également des contacts avec les étudiants de la promotion précédente, et l’annuaire nous permet de retrouver les anciens élèves.
L’intégration des nouveaux arrivants, qu’ils rejoignent directement le Master 1 ou le Master 225, se déroule également très bien. De manière générale, il n’y a pas de compétition ni d’animosité au sein de la promotion.
Les cours
Comment sont organisés les cours ?
Les cours s’organisent par semestre, bien qu’ils puissent varier d’une année à l’autre. Par exemple, nous allons ajouter un cours de conseil en stratégie qui sera dispensé par un consultant de McKinsey. L’objectif est de préparer nos étudiants à intégrer, dans quelques années, les plus grands cabinets, comme nous le faisons déjà en M&A.
Le premier semestre propose une dizaine de cours, dont la plupart sont axés sur les métiers de haut bilan. Nous avons également quelques cours de bas de bilan, tels qu’un module de gestion de trésorerie, précédemment animé par le trésorier de Lafarge. Le second semestre comprend davantage de cours d’ouverture, abordant des sujets tels que le Venture Capital, le Private Equity ou encore le droit des affaires. Ce semestre est plus léger, car vous êtes censé concentrer votre travail sur la recherche de stage ou de CDI.
Nous avons aussi un module intitulé « Mission PME », où un groupe de trois étudiants accompagne une PME générant plus de quatre millions d’euros de chiffre d’affaires. Par exemple, nous aidons l’entreprise 1083, qui fabrique des jeans et des chaussures en France, à réfléchir sur ses besoins en fonds de roulement.
De nombreux travaux de groupe et de modélisation sont intégrés au programme. Les thématiques abordées sont toujours en lien avec les métiers que nous pourrons exercer à la sortie du Master.
Quelles matières t’ont intéressées ?
Private Equity et droit
Le cours de Private Equity, animé par Maxime de Bentzmann, Managing Director chez Eurazeo, est extrêmement captivant. Il débute par une étude de cas suivie d’un échange entre les étudiants et le professionnel en charge de la transaction. Cette approche concrète nous permet de bénéficier de l’expérience et du vécu de l’intervenant. Auparavant, c’était Patrick Sayer, ancien élève de l’École Polytechnique et président du directoire d’Eurazeo, qui animait le module de Private Equity. De même, le cours de droit dispensé par des avocats de Bredin Prat était particulièrement enrichissant, car ils ont été impliqués dans la plupart des grandes transactions financières.
Enseignants et professionnels
La grande majorité des enseignants sont des professionnels plutôt que des chercheurs, et certains d’entre eux sont même des alumni du Master 225. Les cours sont donc étroitement liés au monde du travail. À l’image des cours de Private Equity et de droit animés par des praticiens, le cours de M&A est notamment dispensé par André Lévy-Lang, ancien PDG de la banque d’affaires Paribas. Cela nous permet d’acquérir une vision réaliste du métier.
Evolution des cours
Nous nous efforçons de faire évoluer les cours en intégrant des enseignements en anglais et en y incorporant une dimension RSE. De plus, nous prévoyons de développer des partenariats grâce à PSL, ce qui nous permettra de suivre des cours à l’École Normale Supérieure ou à l’École des Mines de Paris, par exemple. Je suis convaincu que les plus belles années du Master sont encore à venir.
Comment trouves-tu le rythme des cours ?
Le rythme est soutenable, car nous ne subissons pas de pression liée aux examens. C’est notre dernière année de cours, et il n’y a pas de sélection à l’issue. Bien sûr, comme dans tout cursus, il y a des périodes de rush où l’on finit plus tard, mais cela reste néanmoins l’exception.
Comment se déroulent les examens ?
Avant la crise sanitaire, les examens finaux étaient un mélange d’épreuves sur table et de travaux de groupe. Ces examens ont principalement pour objectif de s’assurer que nous avons acquis une compréhension minimale des cours. À mon avis, le Master réussit à faire la transition entre l’enseignement théorique, notre année de césure et le monde professionnel.