Le Petit Analyste est parti à la rencontre d’un ancien étudiant du Msc Infrastructure Investment & Finance de UCL. Excellente lecture !
Salut à toi et merci d’avoir accepté l’interview ! Quel est ton parcours ?
Après un baccalauréat scientifique, j’ai intégré une classe préparatoire PTSI puis PT étoile avant d’être admis à l’ESTP, une école d’ingénieurs spécialisée dans les travaux publics et proposant des cours portant sur les mathématiques, la physique, la résistance des matériaux, les constructions métalliques ou encore le béton. J’ai ensuite suivi le double-diplôme avec la Technische Universität Dresden en Allemagne car je souhaitais capitaliser sur mes connaissances dans la langue de Goethe. Les cours étaient plus tournés vers l’économie et le management, ce que j’ai adoré. Après discussion avec un professeur, j’ai décidé de postuler à plusieurs masters internationaux, dans les universités d’Edinburgh, Imperial College et UCL.
J’ai finalement intégré le Msc Infrastructure Investment & Finance de UCL à Londres. Je souhaitais capitaliser sur mes compétences en ingénierie tout en développant mes connaissances en investissement et financement. Je suis actuellement en stage chez Proparco à Paris en financement de projets en Amérique Latine et Asie.
La candidature au Msc Infrastructure Investment & Finance d’UCL
De quoi se compose le dossier de candidature ?
Pour candidater, il faut fournir un CV ainsi que deux lettres de recommandation, l’une académique et l’autre professionnelle. Il est également demandé de répondre à trois questions essentielles : quel est votre projet professionnel, pourquoi avez-vous choisi cette formation et en quoi celle-ci vous aidera à atteindre vos objectifs.
Par ailleurs, depuis le Brexit, un visa est nécessaire pour étudier au Royaume-Uni. Il est donc recommandé d’anticiper cette démarche afin d’éviter toute mauvaise surprise.
Quels sont les tests à passer ?
Les universités anglo-saxonnes ne requièrent pas systématiquement le passage du GMAT, ce qui représente un gain de temps appréciable. En revanche, elles exigent un test de langue, comme l’IELTS ou le TOEFL, le TOEIC n’étant pas accepté. Le niveau d’anglais demandé reste toutefois accessible avec une bonne préparation.
Est-il nécessaire d’avoir un projet professionnel bien défini ?
Il est essentiel d’avoir un projet professionnel clair et structuré, même s’il peut évoluer au fil de la formation. La sélection étant rigoureuse, chaque détail de la candidature compte. Les étudiants avec qui j’ai échangé avaient une vision précise de leur trajectoire de carrière, ce qui témoigne de l’importance d’une préparation approfondie.
Est-il recommandé d’avoir une expérience professionnelle pour intégrer la formation ?
Avoir une expérience en financement d’infrastructure est un atout, mais ce n’est pas une condition indispensable. Ce n’était d’ailleurs pas mon cas. La formation est pensée pour offrir aux étudiants ne disposant pas de bases en finance un socle de connaissances solide leur permettant d’évoluer dans ce domaine.
Promotion, débouchés et alumni
Quel est le profil des étudiants de la promotion ?
Les profils des étudiants sont très variés, tant en termes de nationalités que de parcours académiques et professionnels. Dans ma promotion, on retrouvait des étudiants venus du Canada, du Brésil, de Chine, de Turquie, d’Indonésie ou encore de Namibie. Certains étaient ingénieurs, d’autres juristes, et certains avaient déjà une expérience en banque ou en fonds d’investissement.
Cette diversité est un véritable atout. Elle m’a permis d’apprendre énormément sur le secteur des infrastructures, chaque étudiant apportant des connaissances spécifiques, par exemple sur les réseaux ferroviaires au Brésil ou les infrastructures énergétiques en Indonésie. Ces échanges enrichissent énormément la formation.
Vers quels métiers s’orientent les étudiants ?
Les débouchés se concentrent naturellement autour du financement des infrastructures. Les diplômés intègrent ainsi de grandes institutions financières comme la Banque Européenne d’Investissement (BEI), qui sponsorise d’ailleurs la formation, ou encore la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD).
D’autres rejoignent des cabinets de conseil spécialisés en infrastructure, des fonds d’investissement, des banques ou encore des grands industriels actifs dans le développement et le financement de projets d’infrastructure.
Quels sont les événements organisés au cours de l’année ?
Le programme propose régulièrement des interventions de professionnels qui viennent présenter leur entreprise et leurs activités. Parmi les intervenants, on retrouve des institutions financières comme la BEI (Banque Européenne d’Investissement) ou la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement).
Certains événements se déroulent directement dans les locaux des entreprises, comme ce fut le cas avec le cabinet d’avocats Ashurst, spécialisé dans l’infrastructure. Cela permet d’aborder des situations concrètes et d’échanger avec des experts du secteur. Nous avons également eu l’opportunité d’être reçus par le maire de Londres pour discuter de la politique économique de la ville.
Toutefois, je trouve qu’il manque d’événements facilitant les échanges avec les anciens élèves du MSc. Cela devrait évoluer avec le temps, car la formation reste encore relativement jeune.
Comment trouves-tu l’ambiance au sein de la promotion ?
L’ambiance est l’un des principaux atouts de la formation. Les étudiants s’entraident beaucoup, révisent ensemble et partagent leurs ressources. Comme peu d’entre eux sont originaires de Londres, cela renforce la cohésion et crée des liens forts entre les membres de la promotion.
Comment la formation est-elle perçue en France par les recruteurs ?
UCL bénéficie d’une excellente réputation à l’international, ce qui est un atout auprès des recruteurs. Cependant, je pense que le MSc Infrastructure Investment & Finance reste moins connu que le Mastère Spécialisé en financement de projets de l’École des Ponts et Chaussées, notamment en France.
Les cours du Msc Infrastructure Investment & Finance d’UCL
Comment s’organisent les cours ?
L’année se divise en trois trimestres, avec deux jours de cours par semaine, généralement le mardi et le jeudi, de 8 h à 18 h. Cela permet de consacrer son temps libre aux lectures recommandées par les enseignants, aux travaux de groupe et à la rédaction du mémoire. Cette liberté nécessite une bonne discipline.
Le premier trimestre comprend cinq modules obligatoires axés sur les notions de base, tels que le montage et le financement d’un projet, la structuration des partenariats public-privé, ainsi que les grands principes des politiques publiques.
Au second trimestre, les étudiants suivent un cours obligatoire sur la gestion des infrastructures et choisissent trois cours optionnels parmi les six proposés. Les sujets varient, allant des Special Purpose Vehicles (SPV) en financement d’infrastructure à la comptabilité carbone ou à la finance verte. Les thèmes proposés évoluent chaque année.
Le troisième trimestre est dédié à la rédaction du mémoire. Le sujet est libre, mais doit bien entendu être en lien avec le domaine de l’infrastructure.
Comment trouves-tu le rythme des cours ?
Cela diffère considérablement de ce que l’on retrouve en école d’ingénieurs ou, a fortiori, en classe préparatoire. Le programme offre beaucoup de temps libre, permettant d’approfondir les notions étudiées en cours grâce aux nombreuses lectures recommandées. Ce rythme flexible offre également l’opportunité de découvrir Londres et de participer à des activités extrascolaires. Les étudiants peuvent ainsi équilibrer leurs études avec des explorations culturelles et sociales, enrichissant leur expérience globale.
Un mot sur le coût de la vie à Londres ?
Sans surprise, la vie reste très chère à Londres et la colocation est quasi obligatoire. Vous en aurez pour 800 livres environ par mois, auquel il faut rajouter le coût des transports et l’alimentation.
Pour faciliter votre arrivée, il est recommandé d’intégrer des groupes WhatsApp ou Facebook, où vous pourrez trouver des informations utiles, rencontrer d’autres étudiants et éventuellement trouver des colocataires. Ces plateformes sont un excellent moyen de s’intégrer et d’obtenir des conseils pratiques sur la vie à Londres.
Quid des enseignants ?
Le corps enseignant est de grande qualité et composé à la fois de chercheurs et de professionnels, comme des gérants de fonds d’investissement spécialisés en infrastructure, des banquiers ou encore des consultants. Ils sont tous très accessibles et n’hésitent pas à échanger avec les étudiants et à répondre à nos questions concernant les cours ou notre projet professionnel.
Comment trouves-tu la formation ? Es-tu satisfaits de l’expérience ?
La formation m’a énormément apporté, tant sur le plan professionnel que personnel. Cependant, c’est un investissement conséquent, surtout avec le coût de la vie à Londres. Je pense que la formation pourrait bénéficier de davantage de cours axés sur la modélisation financière sur Excel. Cela aurait été utile d’avoir plusieurs travaux dirigés à ce sujet, comme c’est souvent le cas en France. Hormis ce bémol, je suis très satisfait de mon expérience et des compétences que j’ai pu acquérir !
Merci à toi !