Vous êtes intéressé par le Project Finance ? Vous devriez jeter un coup d’œil à la formation phare en Project Finance, co-habilitée par l’Université de Nanterre et l’Ecole des Ponts. Le Petit Analyste est parti à la rencontre d’un de ses alumni. Bonne lecture !
Salut et merci d’avoir accepté l’interview ! Quel est ton parcours ?
Le monde du BTP
Après une classe préparatoire, j’ai intégré une école d’ingénieurs généraliste. J’étais plus attiré par le secteur de la construction et du BTP. J’ai donc effectué des stages en tant que conducteur de travaux chez de grands acteurs du secteur. Les métiers dans le BTP sont très concrets mais assez difficiles : les horaires sont conséquents, le métier est physique et les conditions de travail parfois difficiles (travail de nuit). Ces métiers sont également très riches humainement, mais un peu trop opérationnels.
Le déclic
Le secteur m’intéressait toujours mais je voulais avoir plus de visibilité sur l’aspect financier et stratégie de ces projets. L’idée de bosser dans la finance a germé à ce moment-là. J’ai ensuite fait un stage en audit avant de partir à l’étranger pendant quelques mois dans une équipe qui s’occupait à la fois du Transaction Services et du M&A. J’ai appris énormément et cela m’a beaucoup plu. J’ai ensuite effectué un dernier stage dans une start-up orientée fintech. Pour faire simple, cela ne s’est pas passé comme prévu. J’ai donc postulé à des formations en finance, comme des Mastères Spécialisés, et j’ai intégré le Master en Project Finance, co-habilité par l’université de Nanterre et l’école des Ponts et Chaussées.
La candidature
Il faut d’abord savoir que pendant pas mal de temps, le master était organisé par l’université de Nanterre et l’Ecole des Ponts et Chaussées. Il y a eu une scission entre-temps. Je n’en connais ni les raisons ni leurs implications au niveau de l’organisation de la formation.
Quel type d’expérience est-il préférable d’avoir pour intégrer la formation ?
Je conseille d’avoir une expérience en finance pour pouvoir tirer le maximum de la formation. Cela ne doit pas forcément être du Project Finance. Vous pouvez très bien avoir fait de l’audit, du contrôle de gestion ou du M&A par exemple. Cela permettra d’avoir un avantage au moment de la recherche de stage. Pendant le stage, vous serez également plus performant vu que vous aurez déjà acquis certains automatismes sur Excel ou PowerPoint par exemple. Avoir une expérience dans la construction ou le BTP, en tant que conducteur de travaux par exemple, peut également être intéressant.
Comment conseilles-tu d’organiser sa lettre de motivation ?
Je n’ai pas de conseils particuliers, ma lettre de motivation était assez classique. J’ai dû toutefois la rédiger en anglais. J’ai donné mes points forts et expliqué ce que la formation peut m’apporter, c’est-à-dire toutes les connaissances techniques liées au financement de projets. Je n’ai pas donné le métier précis que je voulais exercer. Je ne pense pas que ce soit nécessaire, même si ça peut donner du poids à ta candidature.
A qui conseilles-tu de demander une lettre de recommandation ?
J’avais demandé à un de mes anciens supérieurs. Les personnes qui n’avaient pas beaucoup d’expérience professionnelle ont probablement demandé à un professeur. Je ne pense pas que ce soit un problème.
La promotion
D’où viennent les étudiants de ta promotion, aussi bien en termes de formations que de nationalités ?
La promotion est assez petite, environ 25 personnes, aux profils très variés. Il y a pas mal d’ingénieurs dont ceux en fin de cursus de l’Ecole des Ponts qui choisissent de se spécialiser en Project Finance. Il y a également beaucoup de personnes d’écoles de commerce. Certains sont aussi passés par l’université, comme ceux qui ont fait du droit. D’autres personnes de la promotion étaient plus âgées et avaient plus d’expériences. Ils viennent acquérir des compétences en Project Finance après avoir passé quelques temps chez un industriel.
Les nationalités sont également variées. On retrouve des Français, des Marocains, des Indonésiens, des Américains, des Brésiliens, des Grecs, des Libanais …
Vers quels métiers s’orientent généralement les étudiants de ta promotion ?
Je trouve que les débouchés sont plus vastes si on a déjà une expérience en finance avant d’intégrer le master. Sans expérience en finance, tu auras quand même des entretiens mais ça ne sera pas évident pour les convertir en offre. Il faut parfois faire un deuxième stage pour renforcer son CV et améliorer ainsi ses chances d’avoir un bon CDI.
Pas mal d’étudiants de la formation partent en conseil, que ce soit en Big 4 ou dans des cabinets plus petits comme H3P ou Green Giraffe. Certains étudiants partent dans les grandes banques françaises, comme Société Générale ou Crédit Agricole. Une personne de ma promotion est également partie dans une grande banque américaine. Certaines personnes avaient déjà une expérience dans une institution financière et le master leur a permis de bouger en interne. Les constructeurs recrutent également dans cette formation. En ce qui concerne les fonds d’Infrastructure Private Equity, il est difficile d’y entrer directement. Il y a peu de place et il faut la majorité du temps être passé par la banque d’affaires avant.
La formation peut également se faire en alternance. On peut citer la SNCF, Crédit Agricole ou la Caisse des Dépôts et Consignations comme recruteurs.
Comment as-tu trouvé l’ambiance ?
Chacun a son propre ressenti. Même si une certaine compétition existait au moment de postuler aux mêmes offres, l’ambiance était agréable et les gens sympathiques. Il y avait pas mal d’entraide. Chacun avait ses points forts et ses points faibles. Certains n’étaient pas à l’aise avec Excel alors que d’autres l’avaient déjà utilisé en stage. On n’hésitait donc pas à aider ses camarades.
Cela se ressentait aussi dans les travaux de groupe. Ils n’hésitaient pas, par exemple, à mélanger des profils commerciaux avec des profils ingénieurs. Ce mélange était intéressant car on avait tous un parcours, et donc des compétences, différents. Les élèves étaient également mélangés entre peu expérimentés / fort expérimentés (personnes en poste depuis 5 / 10 ans)
Sens-tu que les alumni sont accessibles ?
Je suis satisfait du réseau. Les alumni sont réactifs quand tu les contactes. Ils sont à des postes intéressants dans de grands groupes ou institutions financières. Les anciens reviennent parfois donner des cours ou transmettre des offres de stage. Les étudiants qui suivent cette formation sont appréciés par les entreprises. A chaque fois que j’ai sollicité un ancien pour des questions, des conseils, il s’est montré disponible.
Quid de l’alternance ?
Ce n’est pas très facile de trouver une alternance, seules quelques personnes dans la promotion étaient alternantes. Cela a toutefois l’avantage de payer ta formation et d’avoir un salaire à la fin de chaque mois. Je pense que c’est très intéressant en termes d’expérience.
Les cours
Comment sont organisés les cours ?
Les cours sont bons, tout comme les intervenants. Ce sont des personnes du milieu, qui connaissent bien le secteur. On a par exemple le cabinet d’avocats Linklaters ou Gide qui intervient. Je trouve que les cours étaient toutefois denses. Ils se déroulaient du mercredi après-midi au samedi matin. On commençait vers 8h30 et finissait vers 18h – 18h30, voire plus tard quand il y avait des travaux de groupe. La charge de travail était assez importante.
Il y avait pas mal de cours de modélisation sur Excel. On apprend à créer des modèles et à « jouer » avec. Nous avions également des cours liés à la théorie du financement de projets. Nous abordons également les notions juridiques, expliquées par des avocats. C’est aussi pointu qu’intéressant. La formation propose également des modules plus spécialisés, comme le financement des projets énergétiques, l’innovation et le Venture Capital, le financement de LBO et d’acquisitions, les stratégies de couverture (hedging, swap…), le leasing ou encore les négociations en Project Finance. Tous les cours sont obligatoires, sauf pour les étudiants du PGE de l’Ecole des Ponts.
Il faut savoir qu’il y a également une thèse professionnelle à rédiger. C’est une sorte de rapport de stage. Tu choisis un sujet et un référent parmi les professeurs intervenants. Tu rédiges ensuite un travail de recherche, généralement en lien avec ton stage. Cette thèse est ensuite soutenue à l’oral à la fin du stage, pendant l’été.
Y a-t-il beaucoup de travaux de groupe ou de recherche ?
Je dirai qu’un tiers des cours impliquent des travaux de groupe. Comme je l’ai dit, les groupes sont composés de profils différents. C’est donc très intéressant.
Le mot de la fin ?
Je suis très satisfait de la formation. Elle t’ouvre beaucoup de portes, que ce soit grâce à sa renommée ou son réseau d’alumni. C’est très appréciable.
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